On tourne la page du tout à l’arrière…
Après plusieurs tentatives assez décevantes pour remplacer la Coccinelle (VW 1500 et 411), Audi, déjà dans le groupe Volkswagen, intègre NSU et son projet de traction avant, la K70, qui sera présenté en 1970. Celle-ci donnera naissance à l’Audi 80 en 1972 et à la Passat. Une page est tournée pour Volkswagen.
Le dessin de la véritable remplaçante de la Cox est confié à Guigiaro. Il est finalisé en 1972. Un style carré avec une grande surface vitrée amenant beaucoup de lumière à l’habitacle, très logeable pour une voiture de moins de 4 m. Dans le même temps, Volkswagen développe le coupé Scirocco qui sortira à la fin de l’année 1973. Il bénéficie des mêmes éléments mécaniques que la future Golf et c’est donc un test à grande échelle avant sa commercialisation. La Golf sortira en concession à son tour au printemps 1974. Mais c’est avant cette date que germe l’idée d’une version vitaminée.
Un projet développé à la marge
C’est encore la Coccinelle qui est l’instigatrice de ce projet. Une version sportive, couleurs jaune et noire, pneus un peu plus larges, sièges bacquets et volant cuir, rencontre un beau succès auprès du public. Elle n’a pourtant de sportive que l’accastillage, mais la voie est ouverte.
En mars 1973, à l’initiative d’Alfons Löwenberg, une poignée d’ingénieurs est invitée à réfléchir au développement d’un véhicule sportif à partir de la future GOLF. Malgré le peu d’enthousiasme suscité par ce projet, quelques personnes vont y adhérer, dont le chef de développement Hermann Hablitzel.
Forts de son accord, ils adaptent le châssis d’un prototype Scirocco et retravaillent le moteur 1,5 litre qui passe de 85 à 100 chevaux. Ce premier essai est un peu trop typé, et refusé lorsqu’il est soumis au directeur du comité de développement.
Volkswagen est une marque populaire et les dirigeants et commerciaux craignent qu’une petite sportive brouille cette image. Ce sont également les années du premier choc pétrolier, et les clients semblent privilégier les voitures économiques.
Mais le développement continue et finalement agréé par Ernst Fiala, reçoit le feu vert du comité de développement.
Pour le marketing, la présentation et l’équipement de la voiture sont adaptés. Bordure rouge sur la calandre, entourage noire de lunette arrière, spoiler et bandes autocollantes. Evolutions sportives, mais discrètes. Travail également à l’intérieur avec des sièges signés Recaro revêtus d’un tissus à carreaux, une balle de golf en guise de pommeau de levier de vitesses, un ciel de toit noir et un volant 3 branches. Un équipement complet conforte la voiture dans un positionnement haut de gamme.
Finalisation du châssis, avec le montage de barres stabilisatrices et de pneus 175/70 HR 13 sur des jantes de 5,5 par 13, et du moteur repris finalement de l’Audi 80 GTE, qui grâce à l’injection atteint une puissance de 110 cv.
La « Sport Golf » rebaptisée Golf GTI est exposée au salon de Francfort en septembre 1975. Ce n’est encore qu’un prototype, mais il remporte un beau succès. Volkswagen décide de lancer une première série de 5000 exemplaires à partir de juin en Allemagne, et face à la demande l’intègre au catalogue.
Le succès
Il n’y aura pas de millésime 1976 en France. La voiture ne sera vendue dans notre pays qu’à partir de septembre 1976 (millésime 1977), en deux couleurs pour ce millésime: rouge et gris.
Le modèle évoluera peu, les modifications les plus visibles, sont la disparition des pare chocs en tôle sur le millésime 1979, l’intégration des grands feux à l’arrière, du changement des tissus et du tableau de bord en 1981. La boite passe de 4 à 5 vitesses en 1980.
Le millésime 82 enregistre un tassement des ventes , 62 000 voitures, contre 72 000 exemplaires en 1981, la meilleure année il est vrai. Pour relancer le modèle avant la sortie de la Golf 2 devant intervenir un an plus tard, Volkswagen va faire évoluer le moteur en augmentant la course du moteur (pistons et culasse évolue également) et gagne ainsi 200 cm3. Pas de grand soir sur la puissance qui ne progresse que de 2 petits chevaux, mais un gain sur le couple qui atteint à 15,6 mkg à 3500 tr/mn contre 14 mkg à 5000 tr/mn pour la 1600. Cela suffit pour faire la différence avec des reprises en nette progrès dès les bas régimes. Les ventes remontes à 71 000 exemplaires sur le millésime 83. Une version 5 portes est même proposée en fin de production.
Baroud d’honneur
Le millésime 1984 est de courte durée, la production s’arrêtant fin décembre 1983. Mais Volkswagen n’en écoulera pas moins de 53 000 Golf GTI, grâce à 2 séries spéciales. Une dépouillée, la Rabbit qui perd entre autres ses sièges baquets et sa moquette épaisse. A l’opposé, la Plus (dénomination Française, elle s’appelle Pirelli en Allemagne), bien équipée, jantes alliages, calandre 4 phares, vitres teintées, 2 rétroviseurs réglables de l’intérieure.
Un modèle que les allemands nous envient, l’Oettinger
La version 16 soupapes est un modèle à part dans l’histoire de la Golf. Elle a été voulue par Volkswagen France qui prend contact avec le préparateur Allemand Oettinger pour la développer. La puissance grimpe à 136 cv avec un couple de 16 mkg à 5500 tr/mn. Le châssis et les freins (plaquettes et liquide) sont adaptés à la nouvelle puissance et la 16 S se dote d’un KIT de carrosserie BBS et de jantes ATS en 14 pouces. 1200 exemplaires (voir plus selon d’autre sources) seront montées par Volkswagen France sur les millésimes 82 et 83 de couleur blanche ou noir exclusivement.
C’est bien entendu la version de la Golf GTI la plus recherchée et la plus rare aujourd’hui.
La Golf GTI est une réussite incontestable sur tout les plans. Modèle précurseur, elle a été beaucoup copiée, mais elle reste la première « GTI ». Volkswagen n’avait pas imaginé un tel engouement, il en produira 470 000 en 7 ans ! Elles ont arpentés routes, rallyes, circuits. D’une fiabilité exemplaire, celles qui ont atteint 300 000 km ne sont pas rares, et déclenchent toujours la même passion. En cherchant bien, il doit bien en rester une pour vous !
Retour