La Golf GTI 16 S contre la BMW 323i

AUTOhebdo dans son numéro 311 d’avril 1982, choisit de confronter les deux stars allemandes, L’Oettinger construite par VW France et la BMW 323i. Voici un condensé de cet essai.

« Tel est votre bon plaisir ». Le titre de l’article résume ce que peuvent donner ces 2 voitures. « Bizarre de comparer une traction, 4 cylindres 1 600, deux volumes, à une propulsion, 6 cylindres de 2,3 litres, trois volumes ! Et pourtant beaucoup se posent la question : laquelle ? ». Il est légitime de se poser la question en effet, car le prix était comparable avant que l’Oettinger ne subisse une augmentation importante.

On commence classiquement par une présentation des voitures « extérieurement, cette Super-Golf se distingue par quelques logos GTI 16S (calandre et hayon) et même 2 autocollants 16 soupapes sur les ailes avant – mais surtout par une grille à quatre phares (indispensable), un superbe kit carrosserie BBS et des jantes en alliage léger ATS …. Si la Golf se reconnaît tout en restant assez sobre malgré ou grâce aux accessoires qu’elle a reçu, la 323i, superbe d’agressivité avec son avant typiquement BM est, elle, plus difficile à distinguer de ses sœurs «. Critique récurrente des manos mal placés sur la Golf, suivie d’un satisfecit  pour les sièges « on retrouve, avec plaisir cette fois, les sièges de la GTI, qui sont de véritable baquets, en série. Ce n’est pas le cas de la 323i, dont les fauteuils sont au contraire tout ce qu’il y a d’ordinaire …. Un point commun – qui s’impose – chez nos deux sportives : la bonne position de conduite ».

Mécaniques :

Quelques soient les journalistes, on use toujours de superlatifs quand on parle du moteur de la Golf 16S. C’est encore le cas cette fois « On atteint là le hors série , tout en bénéficiant d’une garantie …. de série. Pour exploiter au mieux cette œuvre d’art, digne des plus nobles mécaniques de course, un pont légèrement plus court remplace celui d’origine …. Content aussi celui qui commande sa 323 avec l’option boite sport …. Grâce à l’étagement  parfait de cette boite 5…. la vitesse qu’elle autorise est atteinte à 6000 t/mn, soir pratiquement le régime de puissance. La boite de série, au contraire, s’est vu complétée d’une cinquième surmultipliée ». Inutile de dire que cette dernière n’est pas du goût de Yves BEY-ROZET. « N’hésitez pas à lui offrir l’option boite sport. Moyennant quoi le brillant 6 cylindres en ligne vous exprime toute sa reconnaissance par des montées en régime encore plus soutenues, ainsi que des accélérations supérieures et de bien meilleures reprises ».

Nous passerons sur les compliments appuyés du journaliste sur le moteur Oettinger en termes de souplesse et de montées en régime. « Le plaisir est double, procuré soit par des accélérations et des montées en régime fantastiques – grâce aussi à une boite exceptionnelle de précision, de douceur et de rapidité – soit par des reprises d’une souplesse totale » rien de moins ! Pour la BM, c’est plus feutré, « A l’intérieur de la BMW, le niveau sonore est très inférieur ; on peut arriver à oublier le moteur …. Bien aidé par les rapports parfaitement étagés (en option !), il émet à haut régime une sonnerie claire et stridente qui reprend régulièrement à chaque changement de vitesse ».

Un peu mieux pour la Volkswagen avec un rapport poids puissance plus favorable « Malgré sa cylindrée, la 16S possède des reprises équivalentes, voir meilleures que celles de la 323i. De même, elle est plus rapide avec 199 km/h – une 1600 ! – contre 194. Quant aux accélérations, si celles de la BMW sont brillantes, celles de la Golf sont exceptionnelles : 29’’4 au 1000 m départ arrêté (contre 31 pour la 323i) …. Lors du départ, toutes deux possèdent une motricité excellente. Pour la Golf, c’est de série ; elle l’a hérité de la GTI et les 136 chevaux n’en viennent pas à bout. La 323, elle, le doit à l’autobloquant ».

Sur la piste :

Pas à son avantage la Golf avec sa configuration d’origine ! « Sur circuit, la 16 S déçoit sérieusement pour la première fois, surtout en comparaison d’une GTI de série, si efficace et parfaitement homogène …. Sa suspension d’origine ne semble plus à la hauteur …. L’attitude plus sous-vireuse et les chocs ressentis dans le train avant la rendent bien moins agréable qu’une « simple » GTI ». Changement de ton pour la BMW « La 323i éblouit par un équilibre sans faille. Tout d’abord le freinage est incassable, aussi endurant que puissant. La direction très précise, tout en étant très douce, permet de placer à volonté le train avant …. Evidemment, sur sol humide, un autobloquant amorce le dérapage …. En contrepartie, il autorise une motricité correcte qui permet de conduire en courbe à vitesse élevée ».

 

 

Sur la route :

C’est beaucoup mieux pour la Golf « Sur la route, la 16 S retrouve sa superbe, car sa conception de base autorise tout de même des moyennes très élevées, avec un maximum de sécurité. Direction légère, bonne adhérence, elle se propulse d’une courbe à l’autre avec une grande agilité …. La 323i permet d’avaler de très longs trajets à très haute cadence. L’autoroute défile imperturbablement et confortablement grâce à un niveau sonore réduit. La 16 S, elle, abat aussi des kilomètres à une moyenne impressionnante mais procure un plaisir différent. Avec elle, passé une certaine vitesse, plus besoin de radio, c’est le moteur qui offre le concert ». Toujours la musique du 16 soupapes.

La conclusion de Yves BEY-ROZET n’est pas tranchée « La qualité se paie, le plaisir aussi et si vous êtes prêt à mettre près de 100 000 F dans une de ces 2 voitures, vous en aurez énormément ». Il propose d’acheter les deux, la 323i pour les longs trajets et une Oettinger pour les petites routes de campagne. Quand on aime on ne compte pas !